A l’occasion de la 6e édition du Salon du Vrac et du Réemploi, Réseau Vrac et Réemploi révèle son premier baromètre de la filière réalisé avec le cabinet Deloitte. La réalisation d’un outil d’évaluation complet et précis de la filière du Vrac et du Réemploi des emballages marque une étape cruciale dans la compréhension et la planification industrielle de ce secteur émergent et prometteur tant d’un point de vue économique qu’environnemental.
Conçu comme une première étape d’un processus continu d’analyse et de suivi, ce baromètre dresse un tableau représentatif à date, des acteurs sur le marché (fournisseurs d’équipements et de solutions, metteurs en marché, distributeurs et opérateurs du réemploi) et des différents segments (vrac, réemploi) du marché, ainsi que des enjeux et des opportunités de développement économique d’ici 2030. En voici les principaux enseignements.
Une filière exemplaire sur le terrain de la collaboration et sur le chemin exigeant de la structuration.
La mise sur le marché des offres de vrac et de réemploi des emballages a été caractérisée par une collaboration sans précédent entre les metteurs en marché, les distributeurs, les opérateurs, les fournisseurs d’équipements et d’emballages. Cette collaboration a permis un enrichissement mutuel, grâce aux enseignements tirés des expérimentations et des coalitions, en vue de concevoir les modèles économiques de demain.
Si l’engagement de tous les acteurs de la chaîne dans le domaine du réemploi est clair, il est maintenant essentiel de structurer ce nouveau modèle pour clarifier les rôles et responsabilités de chacun. Trois chantiers majeurs sont en cours :
- La recherche de solutions pour garantir un nettoyage efficace des contenants, en mettant l’accent sur des résultats précis et la mise en place de moyens de contrôle appropriés.
- Le travail sur la standardisation des emballages pour accroître les volumes.
- L’organisation de la gestion et de la distribution des parcs d’emballages réemployables pour garantir les livraisons chez les metteurs en marché, dans les conditions de qualité, quantité et délais requises.
La confiance des opérateurs du réemploi, piliers d’une réindustrialisation des territoires et de l’emploi
Malgré les défis, les opérateurs restent fermement engagés dans leur démarche et prévoient des projections optimistes tant sur une augmentation significative du nombre de points de collecte chez les distributeurs volontaires que sur les taux de retour des emballages notamment grâce aux opérateurs dont l’activité est dédiée à la traçabilité des flux d’emballages.
Les projets de nouveaux centres de lavage prévus dans des régions telles que l’Occitanie, le Grand-Est et l’Ouest soutiennent un objectif d’augmenter de plus de 80% le nombre d’emballages lavés par rapport à 2023. Par ailleurs, plus de 70% des laveurs interrogés prévoient de développer le lavage du verre sur les pots, les bocaux, et les petites bouteilles. Pour répondre à la croissance et aux besoins du marché, les laveurs anticipent une augmentation des emplois locaux de l’ordre de 25% pour 2024.
Le vrac prêt à reprendre sa dynamique post-crise sanitaire avec un engagement de la grande distribution
Les perspectives du vrac sont actuellement pleines de promesses, avec plusieurs axes de travail en cours qui témoignent d’une évolution positive. Après avoir été relégué au second plan pendant un certain temps, le vrac fait un retour en force dans l’agenda des distributeurs. Les grandes enseignes de la distribution, qui avaient quelque peu mis de côté ce concept, réactivent aujourd’hui les expérimentations et s’engagent à significativement augmenter leur offre de produits en vrac.
Le cadre réglementaire offre désormais les bases d’une bascule du modèle de consommation
Les évolutions réglementaires nationales et européennes offrent une opportunité unique pour tous les acteurs impliqués. En établissant des obligations claires, un cadre propice à l’émergence d’une économie circulaire dynamique et durable peut être dessiné. Il est temps de saisir pleinement cette opportunité en passant à une phase d’industrialisation. Cette transition, soutenue par des mesures incitatives, de nouvelles obligations et des sanctions dissuasives, favorisera le développement de la filière et ouvrira la voie à de nouvelles possibilités d’innovation et de croissance.